
Hello mes Fétiches ! Je vais vous parler du livre que j’ai lu pour la première fois lorsque j’avais à peine 13 ans et qui m’a beaucoup bouleversé. Outre le fait que j’ai dû le lire plusieurs fois (le recommencer en réalité plusieurs fois) avant de le comprendre. Voyez mon livre un peu déchiré…
Une histoire d’amour et de vengeance dans un paysage sauvage de l’Angleterre : Les Hauts de Hurlevent sont des terres austères situées au sommet d’une colline et balayées par les vents du nord. La famille Earnshaw y vivait, heureuse, jusqu’à ce qu’en 1771, M. Earnshaw adopte un jeune bohémien de 6 ans, Heathcliff. Dès le début, Hindley, le fils de Earnshaw éprouve une profonde haine pour cet intrus tandis que Catherine va devenir sa meilleure amie, sa confidente, son alliée. A la puberté, ils tomberont peu à peu amoureux, d’un amour aussi pur qu’interdit, un amour menant à la folie. A la mort de son vieux bienfaiteur, Heathcliff doit subir la rancœur de Hindley, devenu alors maître du domaine. Humilié, Heathcliff jure de se venger…
Les Hauts de Hurlevent (dont le titre original est Wuthering Heights), parfois orthographié Les Hauts de Hurle-Vent, est l’unique roman d’Emily Brontë, publié pour la première fois en 1847 sous le pseudonyme d’Ellis Bell. Il est vrai que ce roman n’est pas simple à lire, car celui qui raconte l’histoire n’est d’autre qu’un homme qui se retrouve hébergé chez une dame qui va lui raconter qui est l’homme qu’il a rencontré un peu plus tôt, lui expliquer son passé et pourquoi il est devenu aussi mauvais, etc, etc… Les dialogues s’ouvrent en 1801 avec l’arrivée de Mr Lockwood. Puis un long retour en arrière avec le récit de Mrs Nelly Dean, qui retrace notamment l’arrivée de Heathcliff nous plonge quarante années plus tôt. Le dénouement a lieu vers 1802.
Mais, comprendre l’histoire qu’il y a eu entre les deux protagonistes (très complexes) à travers le récit non moins entre coupé de pause et de reprise au fil des jours, rend ce roman peu évident à s’y retrouver. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’on trouve un arbre généalogique au début… C’est dire si l’histoire qui s’annonce va être complexe ! Sans oublier que l’auteure a eu la bonne idée de doter du même prénom certains de ses personnages. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?!
Donc, la plus grande partie du roman est constituée par le récit fait par la gouvernante Nelly Dean à Mr Lockwood, qui vient d’arriver dans le pays. Ainsi, il n’est pas rare que Mr Lockwood, premier narrateur du récit, raconte l’histoire de Nelly, qui elle-même raconte l’histoire d’un autre personnage. Bon, ce procédé de mise en abyme peut géné au départ, mais on s’y fait par la suite et surtout l’auteure maîtrise à la perfection son récit pour ne pas perdre son lecteur (même si à 13 ans, j’ai dû recommencer plusieurs fois car je m’étais un peu paumée…).
Ce qui est le plus surprenant sur ce livre, est la profondeur des sentiments et du caractère des personnages… Les influences d’Emily Brontë pour l’écriture de son roman sont assez particulières, car il faut bien noter qu’Emily vivait en quasi-réclusion perchée sur sa colline venteuse et qu’il est dit qu’elle ne connaissait pratiquement rien de l’amour (de par son jeune âge, elle ne serait jamais tombée amoureuse). Ce serait plutôt sa situation familiale et les nombreux livres qu’elle aurait lus, ainsi que sa connaissance de l’actualité qui l’auraient inspirée pour l’écriture des Hauts de Hurle-Vent. Le personnage de Heathcliff aurait, quant à lui, été inspiré de son frère Branwell Brontë. Ivrogne et opiomane, il aurait en effet terrorisé Emily et sa sœur Charlotte durant des crises de delirium tremens fréquentes l’ayant affecté quelques années avant sa mort.
Bon, pour revenir à l’histoire, ici Heathcliff n’a pas de problèmes liés à l’alcool ou aux drogues, cependant l’influence des crises de folie ou du caractère de Branwell sont indéniables quant à la construction du personnage. Son côté sombre et démoniaque qui nous effraie au début, va de fil en aiguille nous faire ressentir de la pitié voire de l’empathie pour lui. Par ailleurs, Hindley Earnshaw, quant à lui alcoolique et souvent pris de crises de folies, doit lui aussi beaucoup à Branwell pour sa création.
En attendant, ce livre est sombre, poignant, dérangeant, triste et on ne peut que le finir tant on tient à savoir la fin. Etrangement, cette fin n’est en rien moralisatrice, elle serait même (aussi bizarre que cela puisse être) pleine d’espérance pour l’avenir. La narration, le style, l’histoire entourant la création de l’auteure si jeune, et happée bien trop tôt dans l’au-delà, font de ce roman l’un des derniers ouvrages majeurs du romantisme européen en littérature. C’est de loin mon livre préféré des sœurs Brontë, même si ceux d’Anne et surtout Charlotte ont fait aussi leur petit effet sur ma vision de l’amour…
Personnellement, je l’ai lu pas moins de cinq fois et je viens de le relire récemment.
L’impact est intact !
L’avez-vous lu ? L’avez-vous relu ?
Je vous dis à très vite !